Actualité Vallée
Très doucement, le printemps approche, avec sa fascinante cohorte de mariages d’oiseaux, d’unions ovines noires et blanches à toisons magnifiques, de naissances agnelées vif argent, d’éclosions de petits bestiaires d’humus, et de passionnants projets artistiques en tous genres. Les canards sont arrivés le 22 février; un jour le 22, et ils sont là. Les bergeronnettes, le 1er mars. Les autres, toutes les mésanges et tous les pinsons sont toujours là, et si la Sittelle se fait plus rare, le ROUGI est bien visible derrière sa discrétion affichée, de compagnon de travail. Là où on gratte, il arrive, toute légère présence. Les carpes ont devancé l’appel, les lézards filent sur les faces sud. Les herbivores ont vu le signal des jonquilles et des taupes. Ils attendent le vert. Enfin, il n’y a pas de fin à l’éveil de tous ceux qui ont faim de vie et d’amour. Surtout ne pas déranger les crapouillots en pelote; ils ont besoin de temps pour le faire…ET « Und Manfred, der Uhu ist da! Der UHU. »
Ça c’est toujours extraordinaire. j’ai fait cette expérience, il y a quelques années, au cours de mes nuits comme tenancier de l’Auberge de la Faveur et je me suis laissé émerveiller par l’étrangeté de l’évènement. Début mars dans notre auberge perdue au pied du Windstein, les chambres étaient subitement envahies par de curieux « voisins » allemands, voisins germains comme des cousins, tu vois. Plusieurs années de suite. Ils sortaient de nuit et on entendait des allées, des venues, et comme une rumeur dans l’air nocturne: der Uhu ist da! Einsahm der Uhu. Et ils étaient pleinement heureux et jubilaient d’avoir reconnu le GRAND DUC.
Mais aussi, par ailleurs, à l’image du monde, la vallée n’est pas toute en paix. Un fonds d’investissement bancaire a fait l’acquisition de 4600 hectares de forêt autour de notre île hameau. Nous ne ménageons pas notre peine pour que ce fonds « révolutionnaire et solidaire » pour la biodiversité, accepte et respecte en son sein, une enclave d'humains et leur fécondité créative, et veuille bien laisser se perpétuer l’usage multi-centenaire de l’accès direct du public dans la vallée.
Il en va de nos activités culturelles et humanistes qui vont toujours bon train, et que nous souhaitons comme nous le faisons depuis plus de quarante ans, donner à voir, partager, communiquer, ouvrir aux autres. »


Edition en cours :
« L’Ignude de Mariupol »
ou
« l’Ange au doudou qui courait
dans les rues de la guerre ».
Edition par cire perdue numérotée de 1 à 12, ouverte par souscription.